Récit de M. Bernard Piccand, Mars 2003

20 ans dans « un pays de loups »

Ce pourrait être le titre d’un film d’un cinéaste encore inconnu. C’est, pour moi, au-delà de climat rustique qui fait appeler cette région « pays de loups ».

20 ans de musique en votre compagnie et surtout 20 ans d’amitiés réciproques. Ces amitiés que je retrouvais avec plaisir à chaque répétition, à chaque giron, à chaque fête religieuse bien sûr mais aussi celles qui se cultivait lors d’événements plus festifs comme les sorties à l’étranger et les traditionnels « café noir ».

Mais où sont-ils donc ?

Evoquer des souvenirs c’est pour moi repenser à la répétition d’engagement. Je me trouve tut fier devant 27 musiciens hyper motivés talentueux. Elle avait bien belle allure La Lyre. Je devais déchanter lors de la répétition suivante lorsque à la question de savoir si les absents allaient bientôt arriver ou si ils étaient excusés, le président avoua que pour donner un coup de pouce au destin il avait inviter quelques musiciens des alentours pour la répétition d’engagement. J’ai donc fait la répétition, un peu déçu, devant … 17 musiciens ce qui était l’effectif de La Lyre à ce moment là.

En avant marche

A peine remis de ma surprise, le président m’annonce sans sourciller que la confirmation avait lieu dans 10 jours plus tard. Vite répéter la marche de procession, pas le temps de s’exercer en marche et hop l’évêque était là. Bonjour la tension le dimanche matin. D’un côté un directeur tout frais qui n’a jamais dirigé en marche et de l’autre une fanfare qui, je l’ai découvert plus tard, n’a jamais pris un bon départ dans une marche de procession. Passées les 10 premières mesures, nous étions presque tous au pas et nous avons fini le morceau tous ensemble. Cela devait être plus que bien car Monseigneur nous a chaleureusement félicités.

Meunier tu dors ?

Après ces débuts pour le moins déstabilisants, il fallait être un peu fou… u têtu pour continuer. J’étais jeune et probablement les deux. Nous nous sommes mis au travail, l’effectif s’est étoffé et les amitiés se sont renforcés. Si les 14 girons et les 3 cantonales lors desquels j’ai eu le plaisir de diriger La Lyre m’ont tus laissés d’excellents souvenirs tant musicaux que festifs. Il en est un que je n’oublierai pas : Châtel-St-Denis. Imaginez la fanfare pile au rendez-vous et le directeur qui n’est pas là. Passe 5 puis 10 puis 15 minutes. L’heure à la répétition approche et toujours pas de directeur. Pris d’une intuition le président saute au téléphone (les natels viendront plus tard) et… me sort du lit. A vouloir cultivé les amitiés la veille, mon réveil avait fait relâche. Finalement tout s’est bien passé et le rapport fût ex cellent. Comme quoi.

Souvenirs nocturnes et cocasses

Evoquer 20 ans de souvenirs c’est aussi se souvenir de mémorables « café noir ». C’est par exemple se remémorer la sentence de Georges entendue après le premier concert mais à l’heure des röstis. Ecoute Guy à présent il faut qu’on arrête d’arrêter. C’est aussi la sortie à Châteaurenard en France ou notre ami Charly se prend pour le maître nageur et prend une tasse monumentale. Plus tard dans la soirée c’est l’alignée des « anciens » autour d’une bouteille de whisky avec les effets accessoires durant la nuit. C’est aussi les cicatrices sur les mollets car Gibus trouvait que c’était plus facile de tirer le directeur en bas du talus que de remonter. C’est toutes ces soirées de délires pour mettre sur pied les comédies musicales comme le Bouébo du Far West, le Chaudron, le Rétro viseur. Vraiment de bons moment de camaraderie s et d’amitié.

Musique et amitié

Comme vous le voyez beaucoup de bons souvenirs. Certes l’excellente ambiance que j’ai trouvée au Crêt a fait que j’y ai passé 20 ans. Mais la musique et la musicalité m’ont aussi motivé. J’ai eu le plaisir de voir la société passer de la 4 ème à la 3 ème catégorie et même la voir flirter avec le top 10 de celle-ci. Cela s’est fait grâce au travail de chacune et chacun que je tiens ici à remercier. Bon vent à La Lyre, à son jeune directeur (il est peut-être aussi fou et têtu) et à ses musiciennes et musiciens.

Mars 2003, Bernard Piccand, Directeur Honoraire.